Il y a quelques semaines déjà, j'ai fait un petit tour sur le site allemand "Die Wollust" où je suis tombée en admiration devant de la laine "dentelle" à couleur variable, plutôt bon marché en plus, ce qui ne gâche rien. La "Evilla Lacegarn", environ 800 mètres aux 100 grammes.
Quelques clics de toile plus loin, j'avais appris qu'Evilla est une entreprise estonienne, qui collecte ses laines auprès d'éleveurs des pays nordiques, qui prépare et teint la laine de manière respectueuse de l'environnement.
J'ai donc tenté le coup et fait l'acquisition d'environ 200 grammes de cette fine laine, dans des couleurs d'automne que j'affectionne.
A l'arrivée du colis, je ne fus pas déçue des coloris, mais par contre, le toucher m'a décontenancée. Comme ce fil était rêche, et raide !
Re-petit tour sur le net, il paraît que c'est normal, car cette laine n'est pas aussi lavée que selon les techniques industrielles actuelles, c'est ce qu'on appelle une laine sèche, qui est supposée s'adoucir et prendre du gonflant après quelques lavages. C'est bien beau tout cela, mais on travaille ce fil avec quel numéro de crochet ?
Le mot "gonflant" a tinté à mes oreilles, je me doute que ça ne va pas doubler de volume, mais quand même, déjà que c'est plus difficile à travailler, le fil rugueux et raide ....
Entretemps, drame d'ampleur internationale (ahhhhhh enfer et damnation !), j'ai perdu mon crochet préféré, le clover numéro 3,5 (celui qui est en rupture de stock à peu près partout) dans le métro ! GRRRRRR
Tant pis, à choisir, sachant que j'ai naturellement le défaut de serrer trop mes ouvrages, j'ai opté pour le crochet numéro 4. La première demi-heure de l'ouvrage me fut pénible, il faut le dire. J'ai eu du mal à m'habituer à cette texture de fil parfaitement inconnue pour moi. Et puis, je trouvais ça bizarre, de voir aussi fort mes mailles. J'avais l'impression de me lancer dans la fabrication de filets de pêche, ou de toiles d'araignées, sais pas trop. Mais ça n'évoquait certainement pas pour moi un ouvrage traditionnel ou habituel.
Hic supplémentaire, je me demande si cette laine n'est pas aussi filée artisanalement car sa grosseur n'est pas égale, très loin de là, elle peut passer du fin fil chaussette à la grosseur d'un fil à coudre .... ma crainte est que l'ouvrage soit fragile, une fois lavé ... je suis bien perplexe quant au résultat final ! Et puis, au fur et à mesure de l'ouvrage, je retire des petites fibres végétales provenant de la toison des moutons, qui sont restées coincées dans la laine.
En ce qui concerne le modèle, j'avais opté pour "les ailes de la Valkyrie", modèle trouvé chez Annette Petavy.
J'avais aimé sa forme un peu chauve-souris, enveloppante, ses augmentations articulées autour de l'arrête de poisson centrale du châle. Maintement, cela dit en passant, si vous êtes crocheteuse habituée, prenez le modèle du south bay shawlette et adaptez-le façon doubles brides, avec un peu plus de mailles en l'air et vous y serez aisément. Personnellement, je suis une immonde fainéante qui n'a pas envie de perdre trop de temps en essais foireux, et qui préfère soutenir quelques créateurs de temps à autre en leur achetant en toute légalité les explications proposées.
Je vous montre mon en-cours, il n'est pas fini, et n'a forcément pas encore été lavé ni mis en forme.
Je voudrais bien votre avis :
Avez-vous déjà travaillé de la laine semblable ? Vous aimez ? Est-ce que ce genre de fil "gonfle" réellement un peu après lavages ou bien c'est de la foutaise ?
Et aussi, en toute sincérité, trouvez-vous ça joli ces ouvrages aux mailles crochetées avec d'aussi gros crochets ?
Lorsque j'étais jeune adulte, j'avais tendance à tout crocheter façon napperon, à savoir ultra serré, et donc, mes vêtements et accessoires faisaient plutôt cartonneux, ce qui ne m'a pas incitée à continuer, outre le fait que les ouvrages au crochet sont carrément tombés en désuétude à ce moment-là.
Et puis maintenant, je me rends compte que crocheter plus "large", ça permet de donner de l'élasticité à des ouvrages fabriqués à base de fils qui ne sont justement pas du tout élastiques, ça peut aussi donner un effet mousseux lorsque le fil est poilu ....
Mais cette fois-ci, je suis bien perplexe tout de même sur le résultat.