Le blog de feedautomne

Quand j'ai un os à ronger, il m'est difficile de le lâcher.  C'est le cas avec le modèle de châle que j'ai baptisé "ailes d'ange".  Au fur et à mesure que j'en crochète, il me vient des idées pour en faire d'autres.

Il y a un ou deux ans, j'avais acheté quelques pelotes de qualité "Drops-Vivaldi" pour fabriquer une étole destinée à une amie à la Mère Monique.  Mais voilà, à l'arrivée, la couleur n'était pas du tout conforme à la photo du net.  Au lieu de beige, je me suis retrouvée avec des pelotes carrément vertes, ce qui ne convenait pas au teint de l'amie à laquelle l'ouvrage était destiné.

J'en ai recommandé d'autres et ai conservé les pelotes vertes.  

Un peu plus tard, j'ai gâché (oui, c'est le mot, car c'est indétricotable, comme fil poilu) une pelote à vouloir faire une étole en fleurs japonaises.  Mais voilà, pour ce genre de modèle, cette très fine qualité n'a vraiment pas assez de tenue, il aurait fallu la mêler à un autre fil fin.

J'avais donc délaissé mes deux pelotes restantes, assez déçue.

Puis, il y a quelques mois, j'ai passé une commande aux Laines du Mouchon et essayé une qualité étonnante à prix économique, la "cashcoton";  Il s'agit d'un très fin fil lace (400 mètres aux 50 gr si j'ai bon souvenir) composé de 96 % cachemire et 4 % de coton, ce qui lui donne un aspect un peu "mercerisé" et le rend assez solide.  Mais ... sans savoir si ça me plairait, je n'avais pas acheté grand chose.  Me voilà avec une (une seule) pelote rouge de cette qualité, qui ne s'harmonise pas du tout aux autres pelotes achetées (rose pétant et  gris foncé).

Cette fine laine évoquait plutôt un rouge foncé à reflets un peu dorés.

J'ai eu l'idée de me refaire un nouveau châle, mix rayuré de la Vivaldi vert mousse et de la Cashcoton rouge, le tout agrémenté d'un fin fil de lurex doré placé dans  certaines des rayures rouges  (parce que ce qui brille, j'adooooooore).

Et voilà le résultat.

D'accord, ce n'est pas neutre et pas portable avec n'importe quoi. 

D'accord, on aime ou on déteste. 

Mais sincèrement, alors que je n'étais guère convaincue par mon ouvrage, à ses débuts, maintenant le résultat final m'enchante !

C'est original, léger, hyper moelleux et bien chaud.

C'est ce qui me pousse dans le dos lorsque je porte mon petit dernier !  

Ca fait longtemps que j'ai envie de concevoir un châle sur un point coquille basique, dont les augmentations se font à la fois par le milieur, sur l'arrête centrale, et à la fois sur les bords.  Je le voulais triangulaire mais enveloppant.   Enveloppant mais pas trop.  La plupart des châles disponibles  ont soit le bord supérieur parfaitement droit, soit très incurvé, de forme presque ronde.  J'aurais voulu un résultat qui soit entre les deux.

Voilà, c'est fait.

Le "truc", c'est que pendant un certain nombre de rangs, je n'augmente d'une coquille  de chaque côté qu'un rang sur deux, et puis seulement après, j'augmente d'une coquille de chaque côté tous les rangs, ce qui allonge les "pointes" du châle et permet de le nouer sur l'avant, même quand comme moi, on est pouvu d'une large et épaisse carrure.

La bordure est assez traditionnelle, des gros festons arrondis.

La matière ?   un très fin kid mohair de la marque Onlinie, acheté dans une mercerie à Budapest, 4 pelotes de 25 grammes exactement (environ 280 mètres les 25 grammes si j'ai bon souvenir).

C'est une qualité de finesse comparable à la Angel de Bergère de France ou encore à la Vivaldi de Drops.

Crochet numéro 3,5 pour  conserver le moelleux de l'histoire.

Il me plait beaucoup.  Je crois que si j'ai assez demandes, je ferai quand même l'effort d'en faire un tuto...bien qu'à mon avis, rien qu'avec les photos, les crocheteuses savent déjà comment faire !

J'ai craqué devant les laines "Araucania" (trouvées chez Celticove sur ebay, mais il existe d'autres revendeurs).   Particulièrement la "Ranco", espèce de fil chaussettes très chamarré (eh oui, j'aurais pu la teindre, c'est  bien dans ma tendance), super agréable à travailler.

Que faire avec 300 grammes ?  Un châle ?  Ben oui, mais j'en ai déjà tellement ... 

Je me suis lancée et j'ai fabriqué un petit gilet sans manches inspiré d'un modèle asiatique trouvé sur le  net, qui combine deux sortes de points différents.  Inutile de préciser que je suis très loin des mensurations des personnes asiatiques et qu'il y a eu beaucoup d'adaptation pour y parvenir.

Evidemment, comme d'habitude, ce serait tellement plus joliment esthétique sur un mannequin taille 40 que sur mon gros tonnage, mais bon, il faudra bien vous y faire .

J'ai bien aimé réaliser ce modèle et j'ai même pensé un instant recommander d'autres écheveaux pour faire des manches, mais voilà : primo, des manches montées dans du point fantaisie, ce n'est pas facile à adapter et il faut être à proximité d'un patron "papier" tout le temps pour vérifier et adapter.    Ce qui ne m'arrange pas fort puisque je crochète essentiellement en transports en commun et en voiture.   Et secundo, ces laines étant teintes de manière non industrielle, je ne suis pas certaine que le  nouveau lot  aurait été parfaitement assorti à ce que j'avais déjà crocheté.

Pour toutes ces excellentes raisons, je me suis contentée de "sans manches".

C'est quelque chose qui ne vous arrive jamais, à vous, d'avoir une idée fixe ?  de "boucler" sur quelque chose que vous ne parvenez pas à chasser de votre esprit ?

Délicieux Mari, s'il me lisait, me dirait de me méfier, que ça relève du toc (trouble obsessionnel compulsif).  Pourtant, je vous jure, je ne pense sincèrement pas être  atteinte de ce genre de chose.

N'empêche que quand j'ai une idée en tête, pour me l'ôter ... faut déjà être fort.

Dernier exemple en date.  Ca fait maintenant des mois que je zieute par intermittence certaines drôles de couvertures faites en forme d'étoile, un peu comme un grand rond avec des pointes, quoi.   Et puiis, voilà-t-y pas que je tombe en admiration sur des châles au tricot, faits en jersey, constitués d'une forme plutôt arrondie enveloppante, mais se terminant par des pointes.   Il y a plein de superbes modèles de ce genre au tricot sur le site Drops (par exemple ICI).  Seul hic,  tout d'abord c'est au tricot, et le tricot et moi nous sommes en brouille.  Et ensuite, c'est "bêtement" un napperon de forme étoilée, tronqué de quelques tronçons, ce qui implique que  au cou, ça risque de faire quelques grimaces.

Et moi, avec mon crochet, en attendant, je fais quoi, ou plutôt je fais comment ? 

J'avais bien acheté les explications du modèle "Pipistrelle" chez Annette Petavy (voir ICI), mais voilà ce n'est pas vraiment comme les châles à pointes en tricot qui me font baver, n'est-ce pas.   Si je fais la cape, elle a une encolure ras du cou de cape, et si je fais le modèle court, il s'apparente plus à une étole qu'à autre chose.

Et puis je suis tombée sur ce modèle-ci   au crochet, sur Ravelry.   ICI.  Appelé "Crovontuli", soit la version crochet du modèle appelé "Revontuli" sur le site Ravelry, ou encore du fameux butterfly de Drops (dont je vous ai mis le lien plus haut).

Aaaah ça commence à m'inspirer vachement plus.  Evidemment, pas de shéma, et c'est forcément en anglais.  Bah, accrochons-nous, je finirai bien par comprendre.

Mais voilà, je comprends surtout vite qu'au niveau de l'encolure, c'est le même problème que soulevé précédemment, c'est une grosse série de brides pas fermées en rond dans  le rond de  départ, et au bout de quelques rangs, j'imagine déjà que sur mes trapèze épais et ma large encolure de jument ardennaise, ça va surtout vachement gondoler.  Et puis onze pointes, c'est pas un peu beaucoup, tout  ça ??

Si je savais mieux dessiner les shémas, je sens que je trouverais "ma" solution, mais voilà, pour ce qui est des dessins techniques au crochet, je ne suis pas fort douée.  Pourtant, ce shéma, je l'ai en tête !

Grattant un peu plus loin, toujours sur Ravelry, je tombe sur les explications de la Rippled wrap, toujours au crochet aussi.  AAhhhh vachement sympa, ce petit truc ! Voyez plutôt   ICI.   C'est joli, non ?  Un peu dommage qu'il n'y ait que cinq pointes, c'est pas un peu peu, cinq pointes ?   L'autre, il en avait onze !

Au niveau du bord supérieur,  en tout cas, c'est à peu près ce que j'espère.

Bon , c'est toujours en anglais, certes, et sans shéma.  Mais le pas à pas est vraiment très clair même pour les nulles en anglais crochet dans mon genre.  

Je fonce donc sur deux pelotes de Noro Kureyon sock yarn plutôt vertes, et je me lance illico.  Et très vite, en belle incapable de me contenter d'un modèle bien défini, je me dis qu'il doit bien y avoir le moyen, à la fois d'avoir l'encolure qui ne grimace pas, un peu plus que cinq pointes, et aussi de l'aération façon "pipistrelle"  ...

Bingo ! j'ai trouvé !

Le début est bien celui du Rippled Wrap, auquel j'adjoins vite deux pointes supplémentaires , ce qui fait sept (raaah le chiffre du diaaaaable me diraient certains illuminés, - diable de crochet, oui !), ce qui me permet de conserver une partie plate au niveau du cou avant que ne s'évase l'ensemble. 

Une fois mes sept pointes lancées, étant donné que je ne dispose que de 200 grammes de laine, je risque fort de me retrouver avec une écharpe plutôt qu'avec un petit châle ! Donc j'ai décidé d'aérer le tout en grille  et .. je pense bien que je serai contente de mon bidouillage, au final.

  Je me réjouis déjà de voir l'effet lorsqu'il sera plus grand !

Je l'ai terminé depuis pas mal de temps, mais comme j'ai rencontré quelques tracas  dus à la matière utilisée, rien n'était mettable et encore moins montrable.

Pour rappel, j'avais utilisé un fil beige acrylique-coton  allié  un  magnifique viscose-lurex acheté chez ICE et qui n'existe plus.   Mais voilà, la viscose, pourtant crochetée bien serrée, gondolait vachement au bord.  J'ai donc dû rajouter pas mal de rangs en maille serrée en terminaison pour qu'enfin les bords restent un tantinet rigides.

Malgré cela, le bord des manches (kimono donc ultra larges) gondolait toujours !   J'ai donc zappé l'esprit kimono, ai fait deux lacets en chaînette et mailles coulées que j'ai glissés dans le bord de chaque manche pour resserrer.  Hop, le tour est joué.

L'autre problème, c'était comment fermer ce brol ????  J'avais envie de gros boutons fantaisie, et lorsque je mettais les boutons d'un côté et les lichettes de l'autre, c'était moche, ça pendouillait mal.

J'ai résolu cet autre problème en plaçant un bouton et une lichette de chaque côté.

Enfin, je n'avais aucune envie de fermer cette drôle de veste à ras de son encolure et à cause de cette foutue viscose, les "pointes" du col  se plaçaient mal.   J'ai crocheté deux fleurs, rabattu les pointes d'encolure et fixé  chaque pointe au corps de la veste par une fleur cousue en son centre par un petit bouton rappelant les gros boutons de fermeture.

je l'ai portée pour la première fois vendredi et j'en ai reçu  beaucoup de compliments, ça met du baume au coeur.

Car quand même, il y a encore quelques petites choses qui me chagrinent dans toute cette histoire :

- primo, le poids de cette veste.  Oui, je sais, si je l'avais faite en fin mohair mousseux ou même en acrylique moyen , elle aurait forcément pesé moins lourd qu'en viscose-lurex et acrylique-coton.

- secundo le fil beige acrylique coton est très sensible aux frottements et là où les bras se balancent, le long du corps, ça "peluche " déjà .... grrrrr ... et ça, vraiment, ça me reste en travers du gosier ! Ca veut dire qu'à chaque lavage, je me  verrai obligée d'inspecter le vêtement pour ôter les peluches indésirables.   Et ne me parlez pas d'appareil qui enlève les pechuches, c'est inutilisable sur des choses crochetées.

Enfin, c'est minime et je gage qu'il n'y aura que moi qui connaîtrai ce problème mais que voulez-vous , chacun ses maniaqueries, on ne se refait pas, je déteste les vêtements qui peluchent.