Vous connaissez bien sûr le feutrage de votre pull préféré parce que vous n'avez pas sélectionné le bon programme de lavage.
Ou encore les petits écussons en feutrine que l'on applique sur les vêtements pour garnir ou cacher les trous.
Mais aussi les chaussons bien chauds que l'on enfile à ses pieds, l'hiver.
Ou encore le magnifique chapeau dont vous vous parez de temps en temps.
En pratique, on a tendance à tout mettre dans le même panier, lorsqu'on parle de feutre, mais il existe bien des manières et des résultats différents.
Le feutre, c'est l'agrégation "serrée" de fibres, le plus souvent d'origine animale, pour former un tissu sans tissage.
C'est aussi l'altération d'un textile qui a été brusqué, à savoir qu'on l'a beaucoup secoué dans un liquide avec du savon en alternant l'eau chaude et l'eau froide. C'est ça qui fait feutrer vos jolis pulls, Mesdames . Ce n'est pas le chaud tout seul, non. La preuve ? pour colorer mes laines, je les fais bouillir .. en douceur ... progressivement... et je les laisse ensuite dans leur jus en évitant surtout de les plonger du bain bouillant dans de l'eau froide, car ce serait feutrage garanti.
Les textiles feutrés de cette manière servent à fabriquer des sacs, des chaussons, des chapeaux ... qui conservent la trace du tricot sous les poils de laine.
Par contre, la modiste fabriquera votre chapeau en feutre au moyen d'un cône de laine préfeutré qu'elle achètera déjà "tout fait" et coloré, et auquel elle donnera la forme qu'elle souhaite en le ramollissant au moyen de vapeur, pour le former sur un moule. Elle durcira ensuite le chapeau obtenu en le "tartinant" d'un apprêt qui devient ensuite invisible.
Les écussons et les feuilles de feutrine sont le plus souvent fabriqués, eux, à base de fibres synthétique, de manière industrielle.
On peut aussi manipuler des fibres de laine et les feutrer au moyen d'aiguilles triangulaires dont la tige est incisée à plusieurs endroits, de manière que lorsque vous relevez votre aiguille, elle entraîne avec elle des fibres de laine qui s'entremêlent ainsi.
De cette manière, on fabrique des petits objets, décorations, bijoux, voire même des personnages en trois dimensions.
Petit exemple dans cet article, ici :
Récemment, j'ai testé une autre technique de feutrage, celle qui utilise de l'eau, du savon et non pas du textile mais des fibres de laine directement.
On commence par arranger les fibres selon ce qu'on veut obtenir, en plusieurs fines couches, puis on mouille, on imbibe les fibres, et on les frotte ensuite doucement avec la main et de l'eau très chaude savonneuse. En cours de travail, on éponge beaucoup, pour enlever l'eau froide et remettre du liquide chaud, et on étire, roule, plie beaucoup son petit tissu de laine pour lui donner la forme voulue.
Il existe des tonnes de tutos et de vidéos sur le net à ce sujet .. mais lorsque j'ai essayé à la maison, au lieu d'obtenir un textile rétréci, on aurait juré que j'avais étalé de la pâte à tarte.
Ce n'était pas normal du tout .. ça m'a décidée à m'inscrire à un cours, profitant du salon creativa qui passait à Namur.
Et là, grâce aux explications ultra claires et précises de Nanou Licot, j'ai enfin compris quelles erreurs je commettais.
Nanou, elle est extraordinaire. Si toutes les personnes qui enseignent pouvaient le faire comme elles, je suis certaine que tous les élèves seraient intéressés et scotchés à leurs cours.
On ne sait jamais ... si parmi mes lectrices se trouvent des personnes belges souhaitant apprendre elles aussi, je vous donne le lien du site de cette aimable feutrière :
Je me suis bien appliquée, au salon créativa, et je suis ressortie avec ça !
Fort heureuse du résultat, quelques semaines plus tard, je me suis lancée à la maison pour reproduire l'amusement.
Ces trois fleurs ont été assemblées sur une grosse épingle à kilt munie d'une plaque métallique perforée, pour devenir une broche pour châles.
Cette autre fleur est née de mes doigts ce jour-là, également. Montée en broche avec bonheur (je ne la quitte pratiquement plus !)
L'idée progressant, mon amie Brigitte et moi, nous nous sommes ensuite inscrites à un nouveau cours, chez Nanou, pour fabriquer un chapeau.
Et à notre grande surprise, cela ne s'est pas avéré aussi compliqué que nous l'avions pensé. Mais il faut tout de même de l'ordre, de la méthode, beaucoup de soin et quelques heures de patience. On ne fabrique pas un chapeau, au départ de fibres de laine, en un clin d'œil.
Avant toute chose, il faut mesurer correctement la tête à laquelle il est destiné, choisir approximativement son allure générale, sa ou ses couleurs, réfléchir aux éventuels motifs à dessiner avec la laine, établir le gabarit adéquat et enfin se lancer dans la fabrication.
Je suis vraiment très fière du résultat, il est d'épaisseur égale partout, à la texture très fine mais bien serrée, très souple et bien chaud !
Comme tout s'était si bien déroulé, nous nous sommes ensuite amusées, ce vendredi, à la maison, Brigitte, Francine et moi. A fabriquer des mitaines !!
Voyez la différence de taille en cours de feutrage ...
Et puis ... terminées ... Francine ayant d'autres obligations ce jour-là, je n'ai pas de photos de ses mitaines brunes terminées. (couleur de ses propres moutons ! )
Brigitte a même incorporé un peu de dentelle dans les siennes.
Début décembre, nous irons apprendre la technique du feutre nuno.
Franchement, oui, le feutre, c'est très fun. Mais nul doute qu'il nous faudra encore beaucoup d'essais en tout genre avant de produire des choses vraiment artistiques et qui correspondent exactement à ce que nous voulons.
C'est en feutrant qu'on devient feutrière !
Bon dimanche à vous.