Le blog de feedautomne

En ce petit mercredi de grisaille, tiède et humide, me suis promenée en un joli jardin que vous connaissez bien, celui de la Mère Monique.

Je voudrais vous offrir, les prochains jours, une image de ces dernières parures végétales, pour que vous les conserviez gravées en vous, pour que vous les ressortiez du placard lorsque vous serez prises de mélancolie à la vue des arbres dépouillés qui dressent leurs mornes branchages vers l'immensité grise de la fin de l'automne.

Bon, à voir ceci, vous comprenez pourquoi on l'a appelée "spirée japonica gold flamme".

A très bientôt ! 

Ca fait longtemps maintenant que je ne vous ai pas invités à venir faire un tour chez moi.  J'ai baissé les bras suite à la sécheresse de juillet, car malgré les arrosages quasi quotidiens, les plantes ont "tiré la gueule", passez-moi l'expression.  Le mois d'août tristounet et moche ne m'a vraiment pas incitée à retourner au jardin, et c'est seulement maintenant que je m'y repromène un  peu plus volontiers. 

Autant profiter de ces quelques jours de congés sous le soleil pour s'en mettre plein derrière la cravate, des dernières couleurs automnales des parterres de fleurs !   Parce que, sincèrement, en semaine, on part quand il fait encore noir, et lorsque nous revenons, Charlie et moi, le soleil a déjà disparu du jardin.

Heureusement, je me remonte le moral en regardant les hélianthèmes, depuis les fenêtres de la cuisine et de la salle à manger qui donnent sur notre minuscule courette.

Ils sont tellement grands qu'on dirait qu'ils vont aller chatouiller le ciel.

Ils voisinent avec une énorme touffe d'anémones d'automne presque blanches, je les trouve superbes, la clarté de leur corolle se détache bien dans ma cour sombre.

Nous avons déplacé notre petite table de jardin, ce midi, pour dîner au soleil, n'est-elle pas accueillante, perdue dans les verbena bonariensis ?

Le rosier grimpant Eric Tabarly nous a gratifiés d'une jolie fleur tardive, la potée de scaveola se porte bien.

Et puis, les asters, ah que je les aime, ceux-là ! j'en ai de toutes les tailles, de plusieurs couleurs.  Certains se dressent à près de deux mètres de haut.

Les sedums plient leur tête lourde de fleurs vers le gravier, et les heuchères caramel reprennent leur teinte hivernale verdâtre petit à petit, avec l'envers du feuillage plutôt rosé.

Le rosier Pat Autin porte encore quelques fleurs, lui aussi.

Le géranium psilotémon s'est emmêlé dans un petit saule panaché

La vigne vierge qui court le long de la clôture de l'enclos des chiens a viré en un superbe rouge, vite je l'ai capturée, ses feuilles tombent si rapidement.  Ce sera beau d'ici quelques années, lorsqu'elle aura recouvert toute la clôture.

Quant au potager, il me reste bien quelques courgettes que j'espère voir encore un peu grossir, ainsi que les haricots dont la récolte est terminée depuis belle lurette, et des bettes au vert éclatant.

Même à cet endroit, il y a des asters, le long du muret qui sépare les petits fruits  du potager !

Et puis, dans les couches, se sont ressemés des calendulas spéciaux qui ont le coeur vert, eux aussi sont champions pour mettre de la couleur !

En fait, c'est un peu la jungle, chez nous, vous ne trouvez pas ?

Amis de la nature et des jardins, ne vous avais-je pas dit que vous seriez toujours bienvenus chez nous ?

Comme vous l'a expliqué Cassia, la chaleur de ces dernières semaines m'a bien fatiguée et rendue un peu paresseuse, mais chose promise, chose due.

Je vous invite donc aujourd'hui à une nouvelle balade dans mon petit paradis (même si parfois, c'est l'enfer quand les "indésirables"  et les fleurs fanées se font trop nombreuses).

Dès votre arrivée, vous serez accueillis par cette haie bien compacte de rosiers "rugosa" surplombant l'ancienne partie potager, fruitiers .

Nous l'avons plantée il y  a quelques années seulement pour remplacer des ligustrums  demandant trop de tailles régulières, et surtout, en nous disant qu'au moins, tous les automobilistes trop pressés, alcooliques souvent, qui étaient entrés dans nos clôtures (29 en 30 ans, pas mal, non ?) garderaient un cuisant souvenir, car comme épines, on ne fait guère mieux, j'en sais quelque chose quand je les taille , croyez-moi !

Comme, une fois de plus, nous n'étions pas du même avis, nous avons alterné les couleurs, mais de toute façon, leurs petites fleurs en forme d'oeillet sont mignonnes et nombreuses jusqu'aux gelées où elles sont remplacées par des centaines de cynorrhodons (l'orthographe ?)

Faites quelques pas ...Au pied de la boîte aux lettres, une ENORME lavande très âgée, retaillée en mars et septembre (j'en récolte les fleurs pour des sachets "senteurs" et la préparation d'une glace adorée par mon mari, accompagnée de fondants au chocolat-recette à votre demande-)

A son pied, le thym rapporté de Montguers en Drôme Provençale, notre destination habituelle de vacances depuis...plus de 15 ans ....Nos hôtes sont devenus d'ailleurs des amis très chers et je vous promets de vous y emmener bientôt.

Face à eux, le rosier grimpant Dune (à moins que ce soit un Parure d'Or ?) dont les fleurs sont joliment dentelées et accompagnées de la floraison d'une clématite mauve.

Vous voici arrivés à la porte, la sonnette est un peu capricieuse, mais comme Cassia fait bien son boulot, pas de problème, je serai avertie de votre arrivée.

Si je ne viens pas vous accueillir, comme vous connaissez mes habitudes, vous savez qu'il vous suffit de franchir le portique de bois pour me trouver sur la terrasse.

Quelle ne fut pas ma surprise le temps du nettoyage arrivé -bon, c'est vrai que j'ai beaucoup tardé cette année !-de découvrir entre les dalles pâquerettes et persil qui continue d'ailleurs à prospérer .

En attendant leur floraison, j'ai passé quelques soirées à peindre à l'aquarelle ces fuschias, bien pauvre  reflet de la réalité, hélas .

Tout au bout de la terrasse, admirez ce magnifique rosier grimpant rouge, très remontant, planté là depuis au moins 20 ans  , dont j'ignore le nom, mais qui se contente de la terre de remblai et d'un peu de compost à son pied à chaque printemps.

En contrebas, j'ai voulu une grande rocaille avec une belle touffe de reine-marguerite et plein de vivaces,sans oublier quelques conifères bien précieux pour les montages de Noël

Comme vous le voyez, Cassia est un peu lasse de cette visite.

Pas question de vous quitter toutefois sans vous avoir montré mon havre de paix où je me repose, une fois le travail terminé, sur mon lit de jardin à l'ombre d'un saule et d'une haie en cornouillers !

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A tous, bonne semaine, au plaisir de vous retrouver. 

Lorque le soir, en semaine, vous revenez chez vous exténué par un journée de labeur sous des températures auxquelles nous, petits belges, ne sommes pas habitués,

que vous vous êtes décidés à quitter l'autoroute bouchée par un gigantesque flot de vacanciers, en désespoir de cause,

et que vous vous êtes tapés deux heures de petites routes qui n'avancent pas, outre le satané métro qui a déjà adopté les horaires d'été,

comment faire pour se remettre d'aplomb ?

AAAh tout dépend des individus !

Certains, en cette période de sport intense, siroteront leur bière bien fraîche, affalés dans un confortable canapé, devant le dernier match de foot en cours.

D'autres préfèreront passer une heure sous la douche sans parvenir à se décider à en sortir ...

Quelques veinards auront installé une piscine soi-disant pour les enfants dans le jardin ...

Et puis nous, nous nous sommes assis pour souper en écoutant le chant des oiseaux, après avoir visité chaque fleur et chaque légume.   C'est que, ça pousse bien en ce moment !

Vous voulez voir  ce que c'est devenu, en gros ?

Suivez-moi.

Cette fois, l'arcade fabriquée par Charlie est couverte par le rosier qui croule sous les fleurs.

Le rosier Eric Tabarly est superbe, cette année.  Il est encore tout jeune, seulement planté l'automne dernier, mais vraiment bien fleuri et très prometteur !

 J'avais acheté une barquette de scavéola un peu souffreteux, mais que j'ai ensuite chouchoutés, pas déçue du résultat !

 Et voici un petit aperçu de la forêt vierge qu'est notre immense plate bande fleurie !

Certaines plantes s'invitent, pas toujours les mêmes, d'année en année.  Elles sont d'ailleurs les bienvenues chez nous.  Ici, un gros pavot cadeau mystère du vent ?

Tiens, c'est quoi cette ombellifère géante, qui culmine à passé deux mètres de haut ?  de la livèche ou celeri perpétuel !

Un peu plus loin, un magnifique bouquet d'une autre plante, ombellifère aussi... c'est quoi ? ben ... du persil qui monte à graines, tout simplement !   C'est rempli de bestioles, et nous avons des magnifiques punaises rouges et noires qui y restent pour l'instant.

Oh, l'accouplement est déjà terminé ...

Les légumes poussent super bien, nous avons déjà récolté un kg de pois mange-tout

Les bettes et les haricots verts semblent très bien partis aussi.

Et puis, il y a le plaisir de la cueillette des petits fruits.  Les fraises ont un peu souffert de la sécheresse, malgré mes arrosages, et donc pour l'instant il n'y a plus rien.  Les framboisiers sont encore un peu jeunes pour produire plus que la poignée de fruits qu'ils nous ont donnés.

Et puis ... les groseilles, rouges, roses, cassis ... ! quel régal !

Charlie les avait cueillies en les arrangeant ainsi dans son grand plat, curieux, non ?

Ah oui, j'oubliais, le poireau va fleurir, il attire beaucoup d'insectes ...

Et les fenouils préparent eux aussi leurs ombelles jaunes ...

Ne parlons pas des courgettes et des potimarrons, je me prépare à en faire distribution !

Notre jardin n'est qu'un simple jardin, aussi bohème que ses jardiniers, qui pousse au gré de sa fantaisie, dans lequel rien n'est rigueur et tout est plaisir.

Rien de tel qu'un petit tour, dans sa verdure, le soir, pour décompresser ... moi je vous l'dit !

Non, il ne s'agit pas du titre de la dernière conférence écolo à la mode ...

Mais plutôt de la conclusion d'une petite découverte au jardin.  

Peut-etre que nos grands-mères et nos grands-pères savaient plein de choses, mais en ce qui me concerne, et je le déplore jour après jour, ils ne m'ont rien transmis de leur savoir.

Pourtant, mon grand-père avait un magnifique jardin fleuri, et un potager à faire  pâlir les catalogues de graineteries. grrrrr ....

Donc, il arrive parfois, et quel que soit l'âge du jardinier amateur, qu'il se rende compte de certaines choses pourtant simples et évidentes, par lui-même, au bout de plusieurs années.

C'est qu'il y a tant de choses qu'on voit mais qu'on ne regarde pas ...

L'an dernier, en promenade sur le halage, j'ai cassé les pieds à Charles pour qu'il me déterre un petit morceau d'un magnifique pied de fenouil bronze qui poussait là par hasard.   Maintenant que je sais comment cette plante se ressème, je m'étonne encore que la Belgique ne soit pas qu'un fenouil pourpre géant, hum.

Il a bataillé pendant près d'une heure, avec le seul ustensile que nous avions avec nous, une cuiller à soupe oubliée au fond du sac à vélo, vestige d'une précédente excursion de camping sans doute.  Mais il me l'a rapporté, ce minuscule morceau de fenouil.  Je l'ai couvé, adoré, arrosé ... il a prospéré ... a fleuri ... et s'est ressemé plein le potager.

Il y a quelques semaines d'ici, j'ai vu voleter dans le jardin un magnifique papillon jaune aux grandes ailes bordées de noir, que je n'avais jusqu'à présent jamais vu en vrai, seulement en photo.   Le machaon ou grand porte-queue ... un papillon d'environ 10 cm qui ne passe pas inaperçu ...

Quelque peu après, j'ai constaté que le fenouil était couvert de minuscules billes, mais alors là vraiment minuscules, comme s'il était perlé !   

Toujours aussi aveuglés par notre manque de connaissance, nous nous sommes bornés, Charlie et moi, à constater ce fait.  Ensuite, nous avons remarqué qu'il était envahi de coccinelles qui y avaient pondu leurs oeufs, et que ledit fenouil était devenu l'endroit de prédilection de leurs larves.  Mais que peuvent bien manger ces larves noires ?  mon fenouil n'héberge aucun puceron !    mystère ...

Entretemps, les larves de coccinelles ont disparu, mais il nous est resté de drôles de bestioles, un peu moins noires.  Charles regarde cela de plus près et me dit "peut-être s'agit-il de larves à un autre stade d'évolution ?"  Nous sommes restés fort perplexes.... jusqu'au jour où clairement, ces créatures ont pris la forme de chenilles rayées !  Toutes petites d'abord, et puis de plus en plus grosses au fil des jours.

Là, ENFIN, mon franc (pardon, mon euro) est tombé !   Ne s'agit-il pas de chenilles à papillons, j'ai vu un machaon dans le jardin ...

BINGO !!!

TARATATA Mesdames et Messieurs, j'ai l'honneur de vous présenter nos magnifiques chenilles !

Là, vraiment, nous sommes des jardiniers HEU-REUX !

Une petite recherche sur internet nous confirme la chose, le machaon est un grand papillon très très sensible à la pollution, et aux produits chimiques et donc de plus en plus rare, qui ne se reproduit que sur du fenouil, seul aliment de sa chenille ...

Ca, c'était hier.  Car ce soir, les chenilles, devenues vraiment très grosses, aux couleurs presque fluo (sisi, la photo ne leur rend pas bien hommage) ont disparu.

Mangées ? mais non.  Simplement, elles sont parties se mettre à l'abri pour entamer leur dernière phase de transformation, former une chrysalide et éclore papillon !

Donc, si vous voulez revoir les machaons parmi nous, plantez du fenouil et vous aurez peut-etre la chance d'en voir voler dans votre jardin !