Certaines d'entre vous le savent bien, pour l'instant, tout n'est pas jojo du côté de chez nous...En quelques mots, un rapide topo :
- La Mère Monique s'épuise dans son rôle d'épouse-infirmière la plus aimable possible face à son schtroumpf grincheux en fin de vie mais bien coriace, au foutu sale caractère affirmé (oui, n'ayons pas peur des mots), et ça me peine, mais je ne puis rien y changer.
- Mon adorable gendre nous cause bien des angoisses et des tracas, à Délicieux Mari et moi, à force de ne pas faire grand chose de sa vie d'étudiant. Là non plus, nous ne savons pas y changer grand chose.
- DM en a plus qu'assez des machines capricieuses de son laboratoire d'analyses et perso, je suis complètement saturée, dégoûtée de mon travail et des conditions dans lesquelles il se déroule. Attention, je n'en veux ni à mes collègues, ni à ma patronne, eux aussi souffrent, essaient de faire changer les choses, mais rien ne va comme il le faudrait ou en tout cas pas à la vitesse dont j'ai besoin pour me sauvegarder. Je n'en veux qu'à moi-même de ne pas me révéler plus résistante mais c'est ainsi. Alors, lorsqu'on se retrouve au bord du gouffre, que faire ?
Essayer de changer ce qui peut être modifiable. La famille ? faut faire avec. Le travail ? Bah, la technique finira bien par fonctionner au labo. Reste mon boulot. Eh bien c'est fait, j'ai pris la décision de changer un peu de mode de vie. A partir de janvier, je travaillerai toujours dans le notariat, certes. Mais à nouveau à la campagne, dans une petite équipe, et au rythme de 3 jours par semaine. Ca fera mal au portefeuille, j'en suis bien consciente. Mais qu'est-ce qui est finalement le plus important ? gagner en qualité d'existence tout en réduisant ou en supprimant le superflu ou bien gagner généreusement sa vie mais risquer d'être out durant plusieurs mois pour dépression nerveuse, avec toutes les conséquences que cela peut avoir ? (médicaments, risque élevé de licenciement, risque de ne plus jamais parvenir à retravailler ... totale dévalorisation au final etc )
Eh bien, DM et moi, nous avons opté pour la sagesse d'une existence plus simple et plus calme, du moins nous l'espérons.
En attendant, comme cette semi-pause n'est pas pour tout de suite, nous avons mis à profit les maigrichons congés qu'il me reste pour voyager un peu. Histoire de décompresser.
On ne peut pas dire que jusqu'à présent, nous avons ruiné la planète en kérosène "de vacances". C'est donc la conscience écolo très clean que je nous ai réservé un citytrip d'une semaine à .... Budapest.
Histoire de vous faire rigoler un bon coup, faut vraiment vous raconter le voyage par le menu détail.
Etes-vous des assidus des aéroports ? nous, non. Vraiment pas. Nos derniers voyages dataient de nos existences antérieures et aussi bien l'un que l'autre, nous avions oublié comment pratiquer l'art des vacances en avion.
Tout d'abord, nous avions décidé, pour n'embêter personne, de nous rendre en voiture dans un des parkings de l'aéroport et d'y laisser notre véhicule. Le jour J, nous nous levons suffisamment tôt, bouclons la valise (premier stress déjà : n'est-elle pas trop lourde ???, par sécurité nous virons un tas de choses, même trop et partons ultra légers).
Mais voilà, ce que nous n'avions pas prévu : 1) les bigs travaux sur l'autoroute qui nous font perdre, malgré qu'il n'est que 6 heures du mat un dimanche matin, une GROSSE demi-heure. et 2) le gps jamais mis à jour, qui se met à pédaler dans la choucroute aux alentours des sorties d'autoroutes adéquates pour repérer soit l'aéroport, soit un quelconque parking surveillé avec navette.
L'heure tourne, faut être à l'aéroport au moins deux heures avant le décollage, et nous ... nous sommes carrément paumés !! L'un dit qu'il faut aller à droite, l'autre à gauche et le gps ne nous est d'absolument aucun secours car il ne reconnaît rien des lieux (faut dire que ça a beaucoup changé en quelques années). Quelle horreur, je sens DM au bord de la crise de nerf, faut absolument rétablir la situation avant qu'il ne fasse demi tour et rentre à la maison en refusant tout net d'encore partir en vacances.
Enfin, in extremis, j'aperçois un panneau "car hotel", je lui crie "làààà, vas làààà!" Il ne comprend pas mais obtempère. Nous sommes sauvés. Enfin, presque. Je le connais, cet établissement, on y laisse sa voiture en signalant qu'on sera absent autant de jours, une navette vous dépose à l'aéroport, et vous reprend à l'arrivée, cool ! Mouais. Sauf que si tu ne réserves pas à l'avance sur le net, les gars de l'accueil sont paumés et ne savent pas comment faire. Re-perte de temps.
Enfin, on démarre, nous voilà largués (c'est le mot qui convient) à l'aéroport de Bruxelles National. Mais quel bordel ! Il est grand, et tout y est peu ou mal indiqué, un véritable cauchemard pour nous deux. On finit par repérer un monsieur en costume, près d'un guichet "Brussels airlines" compagnie avec laquelle nous sommes supposés voyager, on l'interroge sur la marche à suivre. Il nous indique le lieu où faire enregistrer les bagages, et nous montre une rangée de bornes automatiques. sans plus. Un peu perplexes devant cette borne, on y rentre un des numéros se trouvant sur l'un de nos vouchers, au hasard. La machine nous délivre un papier blanc. Ok, on montre cet unique papier, ainsi que nos vouchers et nos cartes d'identité à une gentille dame qui appose un autocollant sur la valise, laquelle s'en va loin sur un tapis roulant, bye bye.
De là, confiants, enfin, nous allons déjeuner (enfin, nous faire arnaquer) car finalement, il reste beaucoup de temps à passer encore avant de se présenter au guichet d'embarquement.
Ensuite, la case "sécurité". Tout d'abord, nous n'arrivons pas à faire fonctionner les barrières.
Finalement, en présentant l'unique papier blanc en notre possession, devant un portail, Charlie finit par passer, mais la porte se referme derrière lui. Je ne sais toujours pas passer et
lui ne parvient pas à faire demi tour. Aie. Je montre mon beau voucher bleu délivré par l'agence de voyage, à la dame enfermée dans sa cage en verre. "Ah mais non,
hein madame, faut avoir un ticket d'embarquement, hein ... votre papier, ça vaut rien (comment ça, ? ca vaut rien ?! ), faut retourner là bas à l'entrée, et introduire votre numéro dans la borne
pour avoir un deuxième papier blanc, comme celui de votre mari. Noooon, Monsieur ! noooooon vous ne savez pas repasser de l'autre côté".
Bon, je retraverse tout le bazard presque en courant, j'introduis le numéro à la borne qui me délivre enfin mon sésame ! Je recours dans l'autre sens, j'agite mon truc devant la barrière et enfin, je rejoins mon époux. Ouf, on va y arriver. Bon sang de bonsoir, mais comment ils font, les gens pas futés qui n'ont jamais voyagé et qui se retrouvent dans cette galère ? On les retrouve momifiés dans un coin trois semaines plus tard ??
Nous nous retrouvons dans la file, et longeons un tapis roulant qui sert à faire avancer des espèces de casiers en plastoche. Faut y déposer vestes, foulards, sacs. Ok. Et puis faut passer dans un portail. Mon regard capte vaguement quelque chose d'anormal du côté de mon mari que plusieurs gardes guident fermement .... pour une fouille corporelle ...le pauvre, faut croire qu'il a vraiment la tête d'un terrorriste !
Quant à moi, je passe dans un portail, et toutes les cloches sonnent. Et meeerrde, c'est quoi encore cette nouvelle connerie ????? Ah ? mes bottines de marche sont munies de métal ? Ben oui, pour attacher les lacets, c'est normal non ? Ah faut aussi que je les enlève ? pffffff ......
J'enlève les shoes, je les place dans un bac, je repasse le portail, je récupère mes brols, me rhabille, voilà on y est presque.
Il ne reste plus qu'à se diriger vers la bonne porte d'embarquement, ce qui est finalement le plus simple, ) prendre un bus (il affiche "Budapest" à l'intérieur - sourire - je ne savais pas qu'on y allait en bus, moi), grimper dans l'oiseau, s'attacher et crocheter (ben oui, je crochète bien en métro, en train ou en voiture, vous ne pensiez pas que j'allais abandonner ainsi mon ouvrage quand même ?).
Deux heures plus tard, nous débarquions à Budapest, sous un beau soleil, à 25°. On récupère la valise, on se fait au passage arnaquer dans un bureau de change qui indique "no commission" - quel mensonge - et nous voilà prêts à héler un taxi pour aller direction centre ville.
Tout cela s'est fait sans encombre, ni tracas.
Nous avons beaucoup aimé l'endroit, et j'ai envie de le partager avec vous.
Petit rappel pour les nuls en géo, Budapest, c'est la capitale de la Hongrie, pays voisin de l'Autriche (enfin, principalement, car elle est limitrophe de tas d'autres pays plus à l'Est). C'est une grande ville constituée en pratique de deux cités séparées par le Danube (aaaaah le beau Danube bleu, c'est rien de le dire, quelle majesté ! ). Il y a Buda, plus résidentielle, qui ondoie de colline en colline, escarpée. Et il y a Pest, la plate, la plaine, le coeur de la cité, de l'administration, du commerce.
Chance, l'hôtel choisi pour nous par l'agence de voyage était idéalement situé, au coeur de la cité, côté Pest, à un peu de marche de tout. Génial, quoi.
Nous nous étions bardés de guides, de cartes, de renseignements, mais aussi de nos bottines de marche.
Je n'ai pas envie de vous faire suivre un cours. Pour ça, il y a tout ce que vous voudrez sur wikitruc ou autre encyclopédie.
Suite au prochain épisode !