Budapest ...
Lors de notre escapade, nous avons résidé dans un hôtel situé en plein dans le coeur de la cité de Pest, soit du côté plat de la ville. Ce quartier s'appelle "Belvaros", dans la Vaci Utca.
La langue hongroise, (de même origine que le finnois, ces populations d'origine provenant probablement de la région de l'Oural) est la seconde langue la plus difficile à apprendre au monde. Donc, nous n'avons rien essayé. Toutefois, il valait mieux connaître quelques termes très basiques pour se diriger. "Utca", c'est une rue ou une avenue, "Ter", c'est une place. Ca aide à s'y retrouver sur les plans et les guides.
Je voudrais surtout vous raconter mes constatations commerciales, ce jour.
Tout d'abord, la Hongrie communiste est très loin, maintenant, même si tout est loin d'être parfait, chez eux comme chez nous d'ailleurs.
Le passage à l'euro est prévu pour 2014, beaucoup de prix sont déjà affichés en forint (monnaie actuelle locale) et en euro, et certains appareils de paiement bancontact vous demandent de choisir dans quelle monnaie vous souhaitez payer, histoire de vous acclimater en douceur.
En très gros, 1.000 forint valent actuellement plus ou moins 4 euros.
Je pense qu'il est assez dangereux de tirer des généralités à l'échelle du pays, sur base des prix pratiqués dans la capitale. Je suppose bien qu'un verre de bière ne coûte pas la même chose à Paris qu'à Rouen ... Eh bien en extrapolant, je présume que c'est la même chose là-bas.
Et à propos de bière , c'est une boisson hautement prisée des "locaux", on y trouve principalement de la Gosser, de la Pilsner Urquell et une troisième marque sur laquelle je ne reviens pas. (la Dresner, je crois) Bières autrichienne, tchèques, hongroises ...blondes, peu pétillantes, légères et agréables à boire, qui ne vous font pas instantanément gonfler comme un ballon de football. Et pas chère en plus, la bière, là-bas. Comptez 4 euros le 1/2 litre en moyenne dans n'importe quel café ou resto.
Petite remarque, si vous vous rendez sur place, le plus généralement, le service (entre 10 et 15 %) n'est pas compris dans les prix affichés, il faut le rajouter soi-même, ou demander au serveur de bien vouloir le rajouter si vous payez de manière électronique. Cela fut rès déconcertant pour nous au départ.
On trouve également beaucoup de salons de café-thé, pourvus de pâtisseries à damner un saint. Aah une tuerie, ces pâtisseries. Rien à voir avec les microscopiques petits-gâteaux de nos contrées. Non. Là, on fait dans le gros morceau, le solide, le roboratif. Une pâtisseriie locale, accompagnée d'un café GEANT, et vous êtes à coup sûr calé jusqu'au repas du soir, no problem.
Nous avons testé le célébrissime café Gerbeaud, sur la Vorosmarty Ter, un soir. Mmmm un pur moment de bonheur, outre le décor somptueusement rétro de l'endroit.
Ces boissons de type "café", améliorées de toutes les façons possibles et imaginables, parfois cafés glacés, voire quasi des milk shakes, ainsi que ces pâtisseries, restent pour nous touristes, abordables. Nous nous en sommes tirés, chez Gerbeaud, pour une limonade fantaisie faite "maison" à base de citron et de menthe, un dessert pour chacun et un café pour Charles, à environ 12 euros.
Pour vous donner une petite idée, voici quelques photos de pâtisseries (mais alors là, les très quelconques que l'on peut acheter au marché, pas grand chose à voir avec celles ultra raffinées que l'on vous sert en ville) prises sur le marché.
Autre terme hongrois culinaire bien connu, hihihi, c'est (écrit en français) "goulash". En fait, notre façon de préparer la goulash hongroise tient plutôt du ragoût braisé ou mijoté. Alors que là-bas, la goulash est une soupe dans laquelle trempent quelques morceaux de tomate (parfois), carotte, poivron, pomme de terre, boeuf ... et paprika naturellement, source intéressante de vitamine C. J'ai essayé "leur" goulash, pas mauvais du tout, genre de soupe-repas que j'affectionne en hiver.
En tout cas, sur place pour se restaurer, on trouve beaucoup de fast-food (Mc do et autres bien connus) ou de snacks locaux genre "Pitta-Kebabs", ainsi que des restos évidemment. Beaucoup, que dis-je, énormément de restos italiens, dont le contenu de l'assiette est très semblable à ce que nous connaissons en Belgique et en France. Des restos de cuisine plus "locale" ou en tout cas plus "allemande", certes aussi. Mais là, j'avoue qu'à part la goulash que j'ai osé goûter, je ne me suis pas aventurée plus loin. Il faut savoir que la cuisine hongroise affectionne le foie gras d'oie, le lard gras et le saindoux, toutes choses que je n'adore pas spécialement.
Le premier jour, nous avons dîné au resto italien près de l'hôtel, dans la même rue (piétonne). Pizza pour Monsieur, pâtes au scampis et à l'ail pour moi. Il paraît que j'ai senti l'ail durant trois jours malgré mes efforts désespérés pour me débarrasser de cette odeur tenace qui me collait à la peau.
Le lendemain, dans un autre quartier, DM a craqué pour un schnitzel frites (vous savez, une espèce de semelle panée), et moi pour un plat local composé de médaillons de veau baignant dans une sauce tomatée, paprikée, remplie d'oignons, ail, petits pois et champignons (très bon mais trrrrrèèèèèès gras), avec des frites aussi.
Eh oui, la frite, c'est vraiment devenu international, on dirait.
Un beau jour, nous nous sommes laissés attraper par une appellation sympathique d'un truc présenté comme un snack qu'on sert avec la bière (vous me suivez toujours, là ?). Nous nous sommes retrouvés avec deux épaisses tartines d'un pain blanc à mie compacte, l'une garnie de matière blanchâtre hyper grasse qui ne goûtait pas grand chose (du saindoux ?), l'autre garnie d'une mince couche de quelque chose qui ressemblait à s'y méprendre à du beurre de cacahuète mais qui tenait plus du paté moutardé ..;le tout parsemé de copieux morceaux d'oignons .... heuuu ... on crevait de faim, on a tout mangé mais ... bonjour la digestion. C'est suite à ça que je me suis davantage méfiée des plats "traditionnels".
Enfin, une chose est certaine, vous n'y mourrez pas de faim, et vous devriez trouver pour tous les goûts alimentaires ou presque, à l'heure actuelle.
Le plus amusant, c'est d'aller se promener à la halle centrale (magnifique bâtiment !) qui se trouve tout au bout de la Vaci utca, et qui abrite un marché quotidien. Ambiance géniale ! Au rez de chaussée, se pressent les maraîchers, fruitiers, bouchers, crémiers, vendeurs d'épices et de plats préparés, pâtissiers ... ainsi que quelques échopes d'artisanat de bijoux et autres pacotilles. (rien de bien transcendant).
Le paprika sous toutes ses formes ....vendu en poudre, en grains, en crème, en grappes ...du plus doux au plus corsé, le plus souvent dans des sachets de différentes contenances.
des tripes .... du lard bien gras et du saindoux pour ceux qui aiment ...
A l'étage, des tonnes de vendeurs de napperons et de souvenirs. C'est assez diversifié. Objets en bois peint, petits personnages et petites scènes façonnées dans des feuilles de maïs séchées, moult napperons brodés machine ou main, Tshirt imprimés, chemisiers brodés façon "folklo tradition", maroquinerie pas toujours en vrai cuir, et autres bibelots pouvant servir de souvenirs. Mais aussi des stands où boire et manger à petit prix.
On a adoré. Tout. Les odeurs, le bruit, la convivialité, même le kitch "souvenirs". DM a complètement fondu sur certains napperons, on en a rapporté quelques uns, mais il aurait bien tout emporté ! D'habitude, les hommes n'aiment pas ce genre de chose, non ?
Il faut compter entre 1.500 et 10.000 forint pour des chemins de table, petits napperons, nappes à thé brodées machine ou partie main (ruban). Dès que vous voulez une nappe, les prix grimpent, évidemment. Et dès que vous souhaitez du point de croix (superbement réalisé) dans des motifs traditionnels qui font selon moi très "années 70", dans des tons de rouges ou de bleus, cela étant entièrement réalisé à la main et de nettement plus longue haleine, les prix s'envolent.
Vaut mieux savoir manier l'aiguille que de vouloir s'en offrir ...
Nous nous sommes aussi beaucoup promenés à pied dans les rues.
La Vaci utca est remplie de magasins dont les enseignes sont bien connues ici aussi : H&M, C&A, Marc et Spencer, Iam, Springfield ... et j'en passe des tonnes.
Il ne fallait pas s'éloigner beaucoup pour tomber, dans les rues adjacentes sur les boutiques de grand luxe : Gucci, Dolce et Gabbana, Cartier, Ferragamo et plein d'autres absolument pas dans nos moyens quel que soit l'endroit où elles se trouvent. En bref, on créchait dans un quartier qui réalisait un mix parfait entre la rue Neuve, l'avenue de la Toison d'Or, et l'Avenue Louise à Bruxelles.
Prix ? à mon sens et pour ce que j'en sais (je ne suis pas une fashion victim, merci bien), les mêmes que chez nous.
Dans un quartier plus éloigné, nous avons même parcouru la Andrassi Utca, véritable Champs Elysées (tant en longueur, largeur qu'en type et nombre de boutiques de luxe) local. Complètement fou de trouver tout ce luxe dans une ville qui n'est sortie du communisme qu'en 1989, du moins je trouve.
Il existe aussi, aussi bien dans Budapest-même qu'en dehors de la ville, d'immenses centres commerciaux remplis de boutiques "comme chez nous". Nous avons été contraints de nous y réfugier mardi après-midi, seul moment de pluie mais qui fut intense et long. Des boutiques "pour les jeunes" principales cibles de la future consommation hongroise, visiblement.
Ce fut horriblement fatigant, mais au moins, nous étions au sec. Nous avons ainsi erré de couloir en couloir en faisant de temps à autre des pauses dans les canapés disposés ici et là à l'attention des consommateurs éreintés.
Maintenant, je doute fort que ces magasins, "normaux" ou de grand luxe, soient fortement fréquentés par toutes les tranches de la population, très très loin de là.
Qu'est-ce qui me fait dire ça ? Eh bien, le nombre de friperies que l'on trouve un peu partout.
La seconde main a la cote visiblement. Perso, je n'y ai rien trouvé mais il faut dire que je suis d'un gabarit féminin que je qualifierais de stokasse, pas très facile à vêtir nulle part, même si je ne suis pas énorme.
Ces magasins regorgent de choses soit "vintage", soit relativement actuelles, en fort bon état, à petits prix. vous y trouverez aussi des poupées en porcelaine, des peluches en bon état, du linge de maison ...Et je vous jure qu'il y a plein de gens qui fouillent à l'intérieur !
Ensuite, il y a pléthore de petits magasins "fourre-tout" à tout petit prix, un peu genre des solderies de chez nous. bien fréquentés eux aussi.
Enfin, dernière chose qui me dit que la Hongroise fait gaffe à ses sous sous, c'est qu'on trouve vraiment beaucoup de magasins de tissus, de vendeurs de machines à coudre, et de merceries, petites ou grandes.
Notez que les tissus ne sont pas nécessairement bon marché. Je suis tombée sur quelques solderies de tissus littéralement prises d'assaut,(le mètre de tissu à 400 ft soit environ 1,60 €) dans lesquelles il a été impossible de mettre la main sur un rouleau tellement il y avait du monde qui se pressait.
Mais à part ça, la plupart des tissus classiques coûtent entre 6 et 12 euros du mètre, et il y a beaucoup de très très belles étoffes à des prix franchement moins abordables. Des choses que je ne m'achèterais jamais même si je les trouve magnifiques.
En matière de laines, bof, rien de terrible, vaut mieux passer la case. A moins que je n'aie pas trouvé les bons nids.
Que vous dire de plus ?
Qu'on a vu de magnifiques magasins remplis de cristaux colorés somptueux (mais à prix Val Saint Lambert, oups, pour ceux qui connaissent). Remplis de porcelaine de rêve (Herend pour les connaisseurs), tout aussi inaccessibles pour nous que du Limoges.
Ou encore des boutiques avec des poupées de porcelaine, habillées en costume traditionnel ... magnifiques ...même si je ne voudrais pas accumuler ce genre de déco à la maison.
Des tonnes de petites boutiques de fleuristes aux vitrines ou aux décors extérieurs superbement arrangés.
Dans la Vaci utca, il y avait aussi beaucoup de boutiques de souvenirs.... ça va du photophore "chat" à la tasse "Mozart" ou "Bach" en passant par des tonnes de soi-disant merveilleux pashmina en cashmere (plutôt de la viscose) à 5 euros, par de l'artisanat en matière d'habillement (des tuniques informes et mal finies mais il y a de l'idée à chiper), des pseudos casques d'aviateurs, toques en fausse ou vraie fourrure etc ....
J'ai déniché une bourique qui ne vendait QUE des vêtements au crochet ! Vous pouviez y acquérir un petit pull pour environ 20 €. Tout n'était pas de très bon goût mais disons justement qu'il y en avait pour tous les goûts. Ca m'a quand même vachement fait plaisir de constater que le crochet était toujours vivant là-bas aussi et pas que en cachette à la maison !
Autre étonnant magasin, le long d'un boulevard pas trop commercial : un magasin qui ne vendait que des choses au point de tapisserie, déjà faites, encadrées ou mises en scène (petites bourses, sacs, tableaux, napperons ...). C'était du travail extrêmement fin.
Malheureusement, toutes mes photos, prises le plus souvent à l'extérieur des magasins, sont un peu gâchées par le verre des vitrines.
Nous avons aussi découvert un étonnant fleuriste ... célèbre par ses décorations de Noël installées en toute saison, merveilleuses. J'ignore si la tendance affichée est internationale car je n'ai pas encore été zieuter dans les magasins près de chez nous (je trouve perso qu'il est un peu tôt pour penser à Noël), mais là-bas, le thème était clairement les personnages fantastiques, féériques, et genre Alice au Pays des Merveilles.
Enfin, dernière chose à partager pour ce jour, une vitrine étonnante ... un couturier local a installé une de ses créations dans une vitrine extérieure, posée contre la façade d'un bâtiment, mais accessible uniquement de l'extérieur. Il y a simplement laissé ses coordonnées ...
Revez bien devant cette robe splendide, à très bientôt !