Le blog de feedautomne

Un beau jour, un ami qui venait de perdre son papa m'a demandé de passer au domicile du défunt.   S'y trouvaient des meubles dont il m'expliqua qu'absolument personne n'en voulait, et qui allaient "valser au container" car la maison devait absolument être débarrassée très vite.  Le vieux monsieur décédé m'avait à l'époque loué la maison voisine, et en sa mémoire, j'ai ainsi récupéré deux meubles.   Un double corps en chêne, dont la partie haute, trop abîmée, a été transformée en bois de chauffage, et la partie basse, traitée anti vermine, et recirée.

Et un double corps en pichpin, datant du début 1900, au vernis roux fort amoché, piqué des vers lui aussi, rafistolé n'importe comment par son propriétaire initial.

J'ai placé ce meuble en pichpin dans le salon, parce qu'il me rendait bien service "momentanément" mais j'avoue que son état assez déplorable me faisait soupirer.   Valait-il vraiment la peine de s'acharner dessus pour une remise en état ?   J'ai justement vu au magasin de brocante du village, un magnifique deux-corps en chêne, en excellent état, bradé pour 240 euros ....

Comme Délicieux Mari me promet depuis longtemps qu'il s'occupera personnellement de mon pichpin, et que je ne vois rien venir, je l'ai menacé d'acquérir le meuble de la brocante !  Ce qui a bien évidemment scandalisé mon cher et tendre. 

Hier matin, profitant de la superbe météo annoncée, j'ai vidé le meuble de tout son contenu, et ai poussé mon Délicieux à m'aider à le porter dehors.  Là, je lui ai donné la recette : " tu mets des vêtements couvrants bons pour le bricolage, tu prends la lessive de soude caustique, un vieux pinceau, un récipient en verre, et tu prépares la spatule et le jet d'eau - tu badigeonnes le meuble avec la lessive de soude pure, tu laisses agir 20 minutes et au bout de ce délai, tu arroses avec le jet tout en grattant à la spatule et à la brosse en chiendent"...

Aussitôt dit, aussitôt fait.

Toutefois, mon Délicieux a ensuite tiré une drôle de bobine "ben, tu as vu ?  il y a toutes les fibres du bois qui se dressent ? il est foutu, ton meuble !!!"

Mais noooooon mon chéri !   La soude, on a dit que ça décapait, pas que ça ponçait, faut quand même pas pousser !

Comme il faisait très chaud, le meuble, lavé à grandes eaux, a séché très vite et très bien, ce qui a permis à Délicieux de continuer son oeuvre, alternant ponçeuse électrique et foreuse munie d'une brosse en nylon.  Au soir, tout était décapé et poncé !

Quelques photos du travail en cours.

Ici, on voit nettement bien la différence entre la partie fibreuse non encore ponçée et ce qui est déjà poncé.

Reste maintenant à se mettre d'accord sur le look final de ce meuble, et ça, c'est une autre paire de manches.

Au départ, Délicieux voulait le peindre et le patiner, c'est très "mode".

Maintenant, il ne veut plus, il veut juste le cirer.  Bon, moi je n'ai rien contre, mais où est-il, le vent de l'air du temps qu'il me promettait ?

Il semblerait que nous soyons finalement tombés sur un compromis fort honorable : je décorerais les panneaux centraux des deux portes du bas, avec des guirlandes de fleurs en peinture acrylique, directement sur le bois, et puis  nous passerions le tout à la cire incolore, tout simplement.

Suite au prochain épisode.

On peut dire que ces vacances annuelles, à défaut d'être meublées par un séjour à l'Etranger-au-soleil-comme-il-se-doit,  ont au moins été occupées par des activités très diversifiées, dont une en particulier fut fortement pratiquée : la brocante ! ou plutôt la "chine", car nous ne revendons rien.

Après la fouille enragée aux assiettes espagnoles, tant à la brocante de Temploux, que dans divers magasins de brocante du coin, nous avons droit maintenant à la fouille au mobilier.  Initialement, c'était pour le plaisir d'essayer pas trop cher les techniques de faux vieux, de patine et de dorure sur meuble.  Au final, mon Délicieux n'a absolument RIEN expérimenté !

... sauf qu'il s'est vachement perfectionné quant au décapage ponçage et récup de vieilleries coincées dans de multiples couches de peintures !   

Nous sommes revenus, ce samedi, d'un petit tour dans le magasin de brocante du village, avec une petite armoire "pharmacie" avev miroir biseauté, qui ne payait pas de mine, pleine de tas de couches de couleur brun caca ... mais qui me paraissait en bon état.

Après une après-midi de travail acharné, regardez ce qu'elle est devenue !

Délicieux Mari a compté, il y avait pas moins de cinq couches de "choses" sur cette malheureuse armoire !  Finalement, il me dit que c'est le décapeur thermique, et la brosse en nylon placée sur la foreuse,qui sont les plus efficaces.

Les boutons de porte et les petits crochets de suspension ne sont pas ceux qui se trouvaient sur le meuble (trop moches et  de mauvais goût).

Avouez quand même que ce serait dommage d'aller remettre de la peinture là-dessus, quand même ?   Il ne reste plus qu'à faire briller la cire dont DM l'a enduite.

Il y a deux ans environ, Délicieux Mari a passé les murs de notre cour à la chaux, juste pour faire un petit essai.  Nous avons bien aimé, ça éclaire bien l'endroit.  On a demandé aux voisins de laisser venir chez nous quelques branches de leur merveilleuse glycine et voilà l'endroit, initialement très ordinaire,transformé en un petit quelque chose de "plus".

Délicieux Mari, de souche espagnole, avait aussi rêvé de garnir le mur blanc de cette cour, qu'il avait un tantinet pompeusement baptisée "patio", avec des assiettes espagnoles ou portugaises.    Mais voilà, de genre de garniture, c'est plutôt rare par chez nous, et nous n'en avions qu'une ! Malgré tout, désireuse de lui faire plaisir, j'avais accepté qu'il accroche notre belle assiette dehors.

Voici ce qui était "notre" assiette :

  Sans idée bien déterminée, le week-end dernier, nious nous sommes rendus à la brocante annuelle de Temploux, histoire à la fois de prendre l'air, de saluer les parents qui hélàs pour eux, habitent sur le parcours, et de "chiner" ... bien vite, l'idée des assiette ressurgit.   Ici et là, je demande les prix : 15, 20, 30 euros , voire plus ... cela me paraît exhorbitant, même si elles sont belles.    Un peu plus loin, un stand avec des box mal rangés, et dans un de ces box, de la vaisselle écaillée,ébréchée, fendue, craquéelée, aux motifs partiellement effacés (oui, oui, tout ça à la fois sur chaque assiette), et non estampillée au dos.  Bref, des vieilles assiettes dépareillées  terriblement amochées, sans aucune valeur, qui auraient plus mérité la poubelle que la brocante.

Là, je me dis que peut-être que cela sera abordable, et pour l'usage de déco voulu par Délicieux Mari, voilà qui me semble nettement suffisant (on fera déco bidonville, rires) - bon d'accord, oups, ma pensée n'était pas sympa, pauvre Charlie !  Je me penche et pose la question fatidique du prix, m'ttendant à quelques cents, voire un ou deux euros grand max.  J'ai failli m'étaler de stupéfaction : le Môôosieur, il voulait 30 euros MINIMUM de chacune de ses horreurs !

Là, ça m'a définitivement gâché le reste de la promenade.  Faudrait tout de même pas prendre les visiteurs pour des gogos.   Donc, tant pis pour le projet de garniture "pseudo hispanique".

La trombine déconfite de Délicieux Mari m'a cependant beaucoup peinée.  Pauvre pauvre pauvre Charlie ! c'était pourtant un tout petit rêve de rien de tout, cette histoire de vaisselle accrochée au mur.

La nuiit porte conseil et hier, j'ai eu l'idée de nous emmener en promenade aux "petits riens", l'équivalent de la chaine Emmaus très courante en France.    Oh, le dépôt de Namur ne paie pas de mine, il est petit, moche, sombre, tout y est relativement entassé bien que trié, par manque de place.   Maaais! J'y ai fait des découvertes, et là je vous jure, jétais pas peu fière de moi : dans toute la vaisselle dépareillée se trouvaient des assiettes de décoration dont je devinais que c'était CA, le fameux style (soi-disant ?) hispanique qui faisant tant rêver mon Délicieux ! YESS !

Nous sommes revenus avec une tripotée de ces assiettes, achetées à bon compte (entre 1,50 € et 3,50 €), nous les avons décrassées et là, regardez plutôt !   Finalement, elles étaient trop jolies pour n'aller les voir que de temps en temps dehors, on les a accrochées au mur de la cage d'escalier, dans la salle à manger :

Nous sommes bien contents.  Et de la trouvaille, et du fait qu'il s'agit de seconde main équitable pour tout le monde, les rentrées générées par les achats "brocante" servant à nourrir et à abriter les plus démunis de la Ville de Namur.  Tout compte fait, Charlie, et si on y allait plus souvent, aux "petits riens" ?

Allez, juste pour le plaisir, je vous affiche l'assiette paysage sur laquelle personnellement j'ai craqué :

Allez, juste pour la route ... je voudrais bien vous montrer la crèche de la Mère Monique.  C'est une crèche en plâtre, qu'elle a réalisée elle-même, (moules enfantins Mako, ça ne vous dit rien ?) et puis peinte avec amour.

Chaque année, elle prend le même plaisir à arranger la grange et les personnages, et à la prendre en photo ...