Aujourd'hui est un grand jour ! (c'était fin décembre 2008 
)
J'ai sorti mon plus joli tablier de l'armoire et l'ai enfilé avec joie. Il est simple, en tissu provençal vert olive, décoré d'un joli galon brodé par mes soins. Rien n'est assez
beau
pour fê
ter l'occasion en cet instant présent. 
Songez, Mesdames ... ! j'inaugure ma nouvelle cuisine, après quatre longs mois d'abstinence culinaire, de barquettes spéciales pour four à micro-ondes et de pseudo-camping dans le
salon.
Quatre longs mois de gravats, de béton, de poussières, de plafonnage, de débris de toutes sortes mais aussi de reconstruction.
Le carrelage ancien aux douces arabesques grises et bleues s'harmonise parfaitement avec le
mobilier que j'ai choisi dans des tons crème et satiné. Incorporés au plafond lambrissé de teinte claire, les spots halogènes – tels les projecteurs qui révèlent la scène du théâtre – mettent en valeur ma belle cuisine.
Vraiment, je ne me lasse pas de la contempler, cette merveille, ce beau jouet avec lequel dans un instant, je vais pouvoir m'amuser.
Déjà, j'ai rempli les vastes armoires de toute la vaisselle qui dormait dans les caisses
entassées ça et là dans la maison. J'ai garni les grands tiroirs d'ustensiles variés, et j'apprécie à sa juste valeur l'ingéniosité de cette
armoire pourvue de plateaux coulissants pour ranger les casseroles sans peine.
Mais ... Christine ... vite ! Ma fille, au travail ! Les courgettes et les champignons disposés sur le plan de travail attendent que je les découpe
en rondelles et aue je les fasse revenir à feu vif dans le wok, avec le poulet à débiter en petits dés; Et puis, j'oubliais, les scampis ... Hop ! Je
décide de les accommoder avec une petite crème fraîche tomatée, relevée d'ail et d'une pointe de piments.
La hotte ronronne, je suis heureuse.
Vite, ma fille, tes invités arrivent dans une heure !
Oups ! J'oubliais, même le chef a eu droit à un tablier brodé 
Christine
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