Le blog de feedautomne

Même si mon premier châle en tricot n'a pas plu à Délicieux Mari, il a plu à beaucoup d'autres personnes.

Je rêvais d'en confectionner un autre à ma môman, mais elle a décidé que c'était tellement "bien" qu'il le lui fallait absolument dans une couleur neutre passe-partout, ce que je n'avais évidemment pas en stock, du moins en mohair comme je l'aurais voulu.

Pas grave, qu'à cela ne tienne, j'ai dégotté deux pelotes qui traînaient parmi mes nombreux restes de laine. Qualité "Bianca" de chez zeeman (ça veut dire à peu près un euro la pelote), si j'ai bon souvenir environ 270 mètres de fil aux 50 grammes, et l'ouvrage terminé pèse exactement 78 grammes ! Aiguilles 5 parce que cette drôle de laine à deux brins est "mousseuse". Pas toujours super, parce que certains endroits étaient plus densément poilus que d'autres et quand on regarde l'ouvrage par transparence, ça fait un peu bizarre, ces endroits plus opaques.

C'est le même modèle que le précédent, mais un peu détourné. Dans le sens que j'ai alterné des sections de point mousse classique avec des sections de "point mousse allongé". Le bord du châle ne me plaisant pas, j'ai relevé les mailles et y ai ajouté un volant dans le même style.

Ce n'est que mon second ouvrage depuis que j'ai réellement repris le tricot et je vous demande encore d'avoir un peu de mansuétude pour le résultat. Ce fil synthétique, si sympa au crochet, fut pénible au tricot, surtout pour moi qui serre trop fort mes ouvrages. Du coup, rien ne glissait sur les aiguilles, une pénitence vous dis-je.

Je suis pourtant assez contente du résultat, qui à défaut d'être très fin, régulier et ou "travaillé", a le mérite de s'entretenir facilement, d'être léger et très doux à porter, et se place bien sur le dos et les épaules. En outre, n'étant pas encombrant, il peut aussi servir d'écharpe.

Pour nous faire plaisir, un petit peu de la Mère Monique parée du "tante Gertrude", sous toutes les couture. (ps, je ne sais vraiment pas pourquoi overblog a absolument tenu à lui couper la tête, à la Mère Monique, sur toutes les photos ou presque ! )

Oui, Mesdames et Messieurs, vous avez bien lu. TRICOT. Ahah ! Madame Melon, on dirait que les pépins que vous avez semés lors de notre rencontre ont bien germé.

Et je m'en félicite.

J'avais en stock quelques pelotes d'un mohair phildar, couleur saumon clair (presque couleur chair, je dirais), orné d'un peu de lurex, acheté aux "Petits riens" (lassociation namuroise de type Emmaus ou Oxfam).

Ce fil m'a semblé adéquat pour entamer un tricot un peu plus complexe qu'une simple écharpe à froufrous qui monte sur 7 mailles gigantesques. D'un autre côté, me connaissant, il me fallait absolument quelque chose qui se tricote en "gros" pour que ça avance "vite", histoire de ne pas me décourager.

Donc, inutile pour moi d'entamer une nappe ou un châle en tricot d'art, je n'y serais jamais parvenue ainsi.

Le but était de me réhabituer aux mouvements du tricot, ce qui n'était pas gagné du tout. Faut avouer que les écharpes froufrou qui montent toute seule le temps d'un film, c'est ravissant, c'est fun à confectionner, mais question endurance, ça n'a rien à voir avec une pièce de tricot classique.

J'ai opté pour un modèle de châle de petite dimension, tout en point mousse et point mousse allongé, de forme arrondie (capeline) et donc pratique à porter en toutes circonstances.

Je l'avais repéré sur le net, il y a longtemps déjà. Il paraît qu'il s'appelle le storm cloud shawlette. Et je remercie cette aimable bloggeuse pour le partage des explications.

Parce qu'il n'est NI triangulaire, NI immense, NI pourvu de franges, Délicieux Mari l'a trouvé moche d'emblée, et l'a baptisé "le châle de tante Gertrude", ce qui m'a bien fait rigolé.

Parce que le châle de tante Gertrude, lui, au moins, il ne m'embêtera pas pour porter les sacs à commissions, cuisiner sans m'immoler par les flammes, il ne plongera pas prendre son bain dans les WC, ni ne trempera dans l'eau de vaisselle crasseuse. NA !

Et puis, vrai qu'il n'est pas ultra régulier ni parfait. Les poils du mohair, c'est pas la matière la plus facile pour progresser, mais c'est celle que je préfère. Et puis, est-ce vraiment grave d'avoir tricoté quelques jetés que je devais lâcher ? Bah, au fait, ça lui donne un peu plus d'ampleur, je ne vais finalement pas cracher dans la soupe.

A réaliser, pour moi, humble débutante au tricot (ben oui, après autant d'années d'abandon de la pratique, croyez-moi, c'est pas de la tarte de s'y remettre, j'avais presque tout oublié), il fut un challenge que je suis fière d'avoir réussi.

J'ai beaucoup jonglé avec des aiguilles différentes, 35cm, 55cm, circulaires, numéros, 5, 6, taille poteau pour terminer souplement ... sans vraiment trouver mon bonheur. L'idéal à mon idée serait de pouvoir tricoter en aiguille circulaire avec un cable plus grand que celui dont je disposais, mais je n'avais pas l'article en stock (et le magasin Veritas du coin, un peu pauvre en la matière, non plus). Faut dire qu'à force de rajouter des augmentations, j'en étais arrivée, avec les jetés, à avoir plus de 500 mailles sur le fil.

Assez causé, vous avez bien mérité quelques photos de ma première et très imparfaite œuvre.

Et je suis sûre que parmi vous, il y en a qui comprendront - mieux que Délicieux Mari - ma fierté !

Il suffit parfois de peu pour changer le cours de choses. Un grain de sable qui fait gripper la machine ou qui sert à inventer de très très grandes choses. Dans mon cas je dirais plutôt qu'il s'agit d'un pépin. De Melon très exactement.

Vous savez toutes bien que je suis carrément accro au crochet, que je couds pas mal surtout en ce moment (en quantité, pas nécessairement toujours en qualité, soyons honnête). Et que la technique du tricot, que je ne maîtrise plus depuis très très très longtemps me frustre énormément.

Qu'est-ce que je peux baver devant les tricots que vous réalisez ! En vain.

Eh bien, il se pourrait que le cours des choses se soit inversé, grâce à une toute petite intervention extérieure bienveillante.

Me trouvant samedi dernier devant le rayon laines de la boutique Zeeman (qui vend très peu de laines et beaucoup d'autres choses, en réalité), je manipulais, très perplexe, une pelote constituée d'un drôle de ruban extensible en largeur, qui une fois déployé, ressemblait furieusement à du filet de pêche multicolore. A côté de moi, une dame qui farfouillait allègrement dans les laines, a capté ma trombine perplexe. Elle s'approche, m'aborde gentiment, le dialogue s'installe (je vous passe les banalités d'usage)

- elles sont quand même pas chères, leurs laines pour faire des écharpes, ailleurs c'est plus du double du prix.

- aah ? on fait des écharpes avec ça ? je visualise le résultat fini (puisque j'en ai reçue une, cadeau de mon amie Linda-du-Métro), mais je n'arrive pas à comprendre comment il faut faire, c'est pour ça que je ne parviens pas à me décider d'en acheter une. Vous savez, moi, mon truc, c'est le crochet, pas vraiment le tricot, même si j'ai appris les base à l'école primaire.

- sisi vous devriez essayer, c'est très amusant à faire et le résultat peut être superbe. Attendez, je vais dévider un petit peu de fil de la pelote et vous montrer avec mes doigts, puisqu'on n'a pas d'aiguilles à tricoter disponible pour essayer ici.

- (je regarde, attentive)

- faut d'abord déplier le filet comme il faut, sur une certaine longueur. Puis vous enfilez votre aiguille dans les 5 premiers trous du file, du côté où on tricote (la partie dense, c'est toujours le bas, avec lequel on ne tricote pas).

Et avec votre seconde aiguille, vous tricotez chaque "maille" au moyen de la partie supérieure de la maille qui se présente à vous et ainsi de suite. Toujours au point mousse. Et en quelques heures, vous avez une écharpe à la mode à mettre à votre cou ou à offrir.

Moi, j'en fais plein pendant l'hiver, pour faire plaisir à la famille, aux collègues, ou comme petit cadeau. Ca me détend entre deux ouvrages plus compliqués.

Cette gentille dame, qui s'appelle Madame Melon, et que je ne remercierai jamais assez, est parvenue à me convaincre et je suis repartie du magasin avec deux pelotes de cette drôle de laine.

Aussitôt arrivée à la maison, j'ai récupéré une paire d'aiguilles à tricoter et me suis lancée. Eh bien, elle avait parfaitement raison, Madame Melon ! C'est facile, c'est gai, c'est fun et ça m'a donné beaucoup de plaisir.

Le premier pépin (de Melon) a germé.

La preuve ?

Enfin, j'avais mon écharpe "comme celle de Linda-du-métro" !!! D'accord, pour l'essayage, le mauve de mon Tshirt jure affreusement avec les couleurs marron-turquoise du froufrou mais vous êtes assez grandes pour en faire abstraction, n'est-ce pas.

Et comme j'ai bien aimé tricoter cette petite chose, j'ai récidivé, cette fois, à mes couleurs.

La chose la plus curieuse, dans toute cette histoire, c'est qu'en tricotant ce filet, je me suis aperçue qu'en fait il m'était très difficile de continuer à manipuler mon fil "tricoteur" de la main droite comme j'avais l'habitude de le faire. Par contre, guider ce fil de la main gauche s'est avéré nettement plus commode.

C'est le second pépin qui a germé.

Pour bien comprendre ce drôle de feuilleton "dallas" des ouvrages de dames, vous devez savoir que ma grand-mère maternelle, grande tricoteuse, m'a appris à tricoter alors que je devais avoir 8 ans. Petit à petit, j'ai maîtrisé le montage d'un ouvrage, le point endroit, le point envers et tout ce qui en découle, les augmentations, les diminutions, la fermeture d'un ouvrage, et ensuite bien plus tard, les jetés, les surjets, les torsades. Mais il y a une chose capitale qu'elle n'est pas parvenue à m'apprendre (ni à moi, ni à ma maman non plus, d'ailleurs) : c'est la bonne position du corps et des mains à adopter ainsi que la manière de guider son fil.

Pour elle, tout cela était naturel, coulait de source. Mais pas pour moi, enfant ! Et lorsqu'elle a voulu me montrer, j'étais tellement crispée, peineuse sur mon ouvrage, qu'elle n'a pas eu le cœur d'insister. Et elle m'a laissé tricoter comme je l'entendais.

Gravissime erreur, car lorsqu'on prend naturellement de mauvaises postures lors de l'apprentissage, il est ensuite très difficile de se corriger, à la limite on n'a même pas conscience de la nuisance engendrée par ces mauvaises postures.

Et quand, adolescente, je me suis lancée dans des ouvrages de plus grande taille, des pulls avec des points particuliers, notamment, je me suis rapidement plainte d'avoir "mal partout". Outre le fait que je tricotais affreusement lentement par rapport à elle.

Evidemment, elle, percluse de rhumatismes, n'a pas fait la liaison entre mes douleurs,ma lenteur, et ma mauvaise posture alliée aux mauvaises façons de guider le fil de mon ouvrage.

J'ai fini par abandonner le tricot, dégoûtée. J'ai dû l'abandonner pendant .. heuuu .... 20 ans ou presque !

Suite de la germination au prochain épisode.

Une fois que je suis lancée, il est difficile de m'arrêter. J'ai donc persévéré ce week-end dans la couture pour ma nièce Emy.

Dans son genre, c'est un vrai petit dragon râleur quand elle veut, mais ça ne nous empêche pas de l'adorer.

Mademoiselle a apprécié ses nouvelles tenues et a même accepté d'en essayer quelques unes. Mais n'allez surtout pas croire que vous aurez droit à des photos. Non, quand même pas. Quand je dis "essayer", c'est à dire : accepter d'enfiler et retirer tout de suite.

Enfin, ça m'a au moins permis de m'assurer que ce que j'avais fabriqué était à la bonne taille, ce qui n'est pas négligeable, vous en conviendrez.

Vous vous souvenez de la tenue mauve ?

J'y ai ajouté une tunique à manches papillon en broderie anglaise rose.

Ainsi qu'un autre sarouel dans un joli imprimé pimpant.

Et une robe dos-nu constitué de deux jupons très froncés, superposés dans des imprimés coordonnés, avec un petit corsage de forme trapèze qui se fronce et se noue par un lien dans le cou.

Et pour réchauffer le tout, un gilet assorti.

L'étape suivante sera de revenir à de la couture pour filles plus grandes. PS si vous éprouvez des difficultés à visualiser certaines photos, dites merci à Overblog ;-)

A très bientôt !

Dans les chutes de tissu rose, de la robe destinée à Adeline, j'ai cousu une petite robe à Emy. Taille 3 ans, simplement un chemisier à courtes manches prolongé.

Et enfin, une vue d'ensemble. Le tissu est tout léger, rebrodé ton sur ton, un zeste de douceur pour les futures chaleurs de ce printemps (du moins, on l'espère).